Marraine & parrains, invités d’honneur

Cinq figures empreintes d’Humanité vous donnent rendez-vous, le 3 juillet 2021, sur le podium du “Village des Fragilités”

Touchés par la dynamique qui se crée à travers le « Collectif Fragilités Partage », Frédérique Bedos, Philippe Pozzo di Borgo, Xavier Emmanuelli, Dominique A et Pascal Brice sont les invité.es d’honneur du Printemps des Fragilités 2021. Retrouvez-les le 3 juillet 2021, au Village des Fragilités (qui se tiendra sur l’Esplanade des traceurs de Coque, sur l’Ile de Nantes) pour un moment de partage avec les associations et le grand public. Rencontre et témoignage.

Frédérique Bedos

Elle a grandi dans le Nord de la France, dans une famille d’adoption aux côtés d’une vingtaine d’enfants « inadoptables » venus du monde entier. De quoi inspirer toute une vie ! Productrice, réalisatrice, journaliste TV/radio (Paris, New-York, Londres), Frédérique Bedos a choisi de mettre son expertise au service d’un monde plus juste et durable.  Ainsi, en 2010, elle crée « Le Projet Imagine », une ONG d’information – reconnue par les Nations Unies en 2017 – dont le but est d’inspirer pour agir. L’association s’attache à mettre en lumière ces femmes et ces hommes qui vont à la conquête de territoires inconnus, et nous font prendre conscience que tout est possible : les fameux « Héros Imagine ». Une expérience des plus riches que Frédérique raconte dans son livre-témoignage La petite fille à la balançoire paru aux éditions Les Arènes, et en Poche, aux éditions J’ai Lu. Impliquée sur les questions d’inclusion (droits des femmes, santé mentale et handicap), son action est reconnue en France comme à l’étranger : chevalier de l’Ordre national du mérite, Frédérique a reçu le titre de Docteur honoris causa de l’Université Catholique de Lille, le Trophée de l’Inspiration décerné par l’association Pour les Femmes Dans les Médias (PFDM), ainsi que le prix « Women who make a difference » de l’International Women Forum (IWF). En 2020, elle est finaliste du « Prix Alice Guy » récompensant la meilleure réalisatrice française de l’année. Le 3 juillet 2021, c’est sur le Village des Fragilités que Frédérique viendra partager sa formidable énergie.

Philippe Pozzo di Borgo

Alors qu’il dirige la maison de vin de Champagne Pommery, le 23 juin 1993, Philippe Pozzo di Borgo se blesse dans un grave accident de parapente au Col des Saisies et perd toute mobilité. Trois ans plus tard, sa femme décède. Plongé en profonde dépression, c’est son auxiliaire de vie, « un repris de justice au comportement parfois fantaisiste », Abdel Yasmin Sellou, qui va l’aider à reprendre goût à la vie. Dans son livre Le Second Souffle, publié en 2001, Philippe Pozzo du Borgo raconte : « Nous étions deux desperados qui cherchions un moyen de nous en sortir : le riche tétra, fou de douleur d’avoir perdu son épouse, et le jeune caïd qui sort de taule et veut tout faire sauter. Deux gars en marge de la société qui s’appuient l’un sur l’autre ». De son accompagnateur, il écrit : « Abdel m’a soigné sans discontinuité comme si j’étais un nourrisson. Attentif au moindre signe, présent pendant mes absences, il m’a délivré quand j’étais prisonnier, protégé quand j’étais faible. » Mireille Dumas produit en 2003 un documentaire sur leur histoire, intitulé À la vie, à la mort. Ce reportage inspire le film Intouchables sorti en 2011, avec François Cluzet et Omar Sy. Philippe Pozzo di Borgo s’intéresse aujourd’hui, notamment aux dispositifs biomédicaux à l’échelle nanométrique que l’on pourrait implanter dans le cerveau afin d’assister les personnes handicapées. Résidant dans la région d’Essaouira, au Maroc, il s’est remarié et a eu deux autres enfants. En 2015, il a publié un nouveau livre, Toi et moi, j’y crois (éditions Bayard), où il revisite ses différents « Moi » forgés au fil des événements de sa vie. Fort des liens qui l’unissent à l’association Simon de Cyrène, notamment, il a tenu à être Parrain d’honneur du Printemps des fragilités. 

Xavier Emmanuelli

Né au sein d’une famille de « Justes », passionné de philosophie et de dessins, Xavier Emmanuelli devient médecin en 1967. Il commence par faire des remplacements de préférence en campagne ou dans des lieux très isolés. « De là est né en moi ce désir de répondre à l’urgence. » Fort d’un double diplôme en léprologie et en médecine maritime, à la fin des années 60, tandis que les conflits et la famine sévissent dans la région du Biafra, avec ses compagnons de l’époque – Kouchner, Récamier, Hernandez, Berrat – ils s’auto-proclament « French Doctors » et créent Médecins sans frontières (MSF). De retour en France, ayant été confronté au SIDA en Afrique, Xavier Emmanuelli décide d’intervenir dans la prison de Fleury-Mérogis. En parallèle, il soigne aussi les clochards dans la rue, à Nanterre notamment. En 1993, il crée le Samu Social pour la Ville de Paris. Nommé Secrétaire d’Etat à l’aide humanitaire d’urgence sous la présidence de Jacques Chirac, il crée le N°115 qui donnera naissance quelques années plus tard au Samu-Social International que l’on retrouve aujourd’hui de Moscou au Caire, du Pérou au Mali… prochainement en Éthiopie. Dernièrement, il a fondé l’association Les Transmetteurs, un enseignement pour transmettre les valeurs universelles autour du soin et qui donnera naissance à une nouvelle profession : les aidants auprès des malades à fragilités multiples (les personnes âgées, en perte d’autonomie, atteintes de maladies psychiatriques ou en situation de détresse, notamment). Profondément laïque dans toutes les actions et dans tous les combats qu’il mène, ayant déjà participé au précédent colloque Fragilités – Partage, Xavier Emmanuelli nous fera l’honneur de sa présence au Printemps des Fragilités 2021.  

Dominique A

Au départ de son dernier album, La fragilité, il y a une guitare acoustique aux cordes de nylon fatiguées qui reposait depuis plusieurs années dans le coin d’une pièce de la maison de Dominique A. Une sonorité un peu brute. Presque rudimentaire. « Une douceur qui ne verse pas pour autant dans la joliesse, une rondeur qui rechigne, une simplicité qui rapproche. » Ainsi va naître, en 2018, La fragilité, disque d’automne, juste après Toute latitude, disque d’hiver. Deux albums qui oscillent entre intimisme et grandes échappées sonores, solitude et aventures collectives, simplicité et recherches orchestrales. Si Toute latitude est un disque de groupe, comme « une course serrée de meute », La fragilité est l’occasion de respirer, avec ses textures vaporeuses, ses brises légères, ses lumières  tamisées, ses teintes claires. Dominique A s’y retrouve seul, comme on souffle après une longue course, et prend son temps. D’autres relations existent entre les deux disques, dans les thèmes explorés par les chansons, telles l’enfance, la ruralité (« Désert d’hiver » alors, « Le grand silence des campagnes » à présent), ou encore la guerre (là « La clairière », ici « Le ruban »). La fragilité semble le pendant lumineux de Toute latitude : on y entend, si l’on prête l’oreille, un apaisement, une certaine célébration de la beauté des choses et du monde, une contemplation heureuse de paysages (« Le temps qui passe sans moi »), dont certains remontent à l’enfance (ceux de Loire-Atlantique, dans « Comme au jour premier », ou ceux que l’on découvre lors de voyages, médusé, comme à Majorque : « La splendeur »). Dominique A nous fait l’honneur de sa présence au Printemps des Fragilités, le 3 juillet 2021, au Village des Fragilités.

Pascal Brice

Ayant grandi à Nantes, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) depuis septembre 2020, Pascal Brice nous fait l’honneur de parrainer le « Printemps des Fragilités ». Il faut dire qu’en matière de « fragilités », ce haut fonctionnaire qui a dirigé l’OFPRA pour les demandeurs d’asile pendant près de 6 ans est aux premières loges. Psychologue, son père « travaillait avec des éducateurs de rue ». Sa mère qui exerçait la même profession s’occupait notamment « de femmes victimes de violences ». De fait, Pascal Brice porte un regard bienveillant et attentif sur cette « formidable initiative lancée, à Nantes, par le Collectif Fragilités – Partage ». Lui, qui est si reconnaissant aux personnes qui oeuvrent, quotidiennement, à une société plus solidaire, et qui sait combien « la tâche est monumentale » dès lors que l’on parle des fragilités : hébergement d’urgence, mouvements migratoires,  personnes et familles en situation d’extrême pauvreté, dont les étudiants, personnes en situation de handicap qu’il soit physique, intellectuel ou social… Par sa présence aux Printemps des Fragilités, Pascal Brice vient témoigner avec force. « Il y a quelque chose que l’on n’arrive toujours pas à casser dans notre beau pays des Droits de l’Homme qu’est la France : le déterminisme social est un fléau ! L’enfant qui naît pauvre deviendra un adulte pauvre. Où sont nos principes d’égalité et de fraternité ? Le concept de dignité est remis en cause. La question de la fatalité doit-être interrogée de manière honnête. Nous devons définir une nouvelle trajectoire : ils nous faut interroger le sens et les valeurs de l’Humanité… celle qui s’écrit avec un grand H ». La raison de son combat à la tête de la FAS.