Dominique A

  • Dominique A

Au départ de son dernier album, La fragilité, il y a une guitare acoustique aux cordes de nylon fatiguées qui reposait depuis plusieurs années dans le coin d’une pièce de la maison de Dominique A. Une sonorité un peu brute. Presque rudimentaire. « Une douceur qui ne verse pas pour autant dans la joliesse, une rondeur qui rechigne, une simplicité qui rapproche. » Ainsi va naître, en 2018, La fragilité, disque d’automne, juste après Toute latitude, disque d’hiver. Deux albums qui oscillent entre intimisme et grandes échappées sonores, solitude et aventures collectives, simplicité et recherches orchestrales. Si Toute latitude est un disque de groupe, comme « une course serrée de meute », La fragilité est l’occasion de respirer, avec ses textures vaporeuses, ses brises légères, ses lumières tamisées, ses teintes claires. Dominique A s’y retrouve seul, comme on souffle après une longue course, et prend son temps.

De la beauté des choses…

D’autres relations existent entre les deux disques, dans les thèmes explorés par les chansons, telles l’enfance, la ruralité (« Désert d’hiver » alors, « Le grand silence des campagnes » à présent), ou encore la guerre (là « La clairière », ici « Le ruban »). La fragilité semble le pendant lumineux de Toute latitude : on y entend, si l’on prête l’oreille, un apaisement, une certaine célébration de la beauté des choses et du monde, une contemplation heureuse de paysages (« Le temps qui passe sans moi »), dont certains remontent à l’enfance (ceux de Loire-Atlantique, dans « Comme au jour premier », ou ceux que l’on découvre lors de voyages, médusé, comme à Majorque : « La splendeur »). Dominique A nous fait l’honneur de sa présence au Printemps des Fragilités, le 3 juillet 2021, au Village des Fragilités.

Crédits photos : Vincent Delerm